Le contexte
Espèce emblématique, l’éléphant de Sumatra est aujourd’hui classé dans les espèces en danger critique d’extinction par l’UICN. Malgré ce statut de protection et l’importance biologique de l’île de Sumatra, seulement 10 % de l’île est classé en aire protégée. En outre, plus de 10 000 hectares de forêt servant autrefois d’habitat pour l’éléphant sont détruits chaque année. Cela entraîne une forte diminution des populations d’éléphants sauvages et une distribution éparse de ces populations.
La province d’Aceh sur l’île de Sumatra possède une forte population d’éléphants sauvages largement distribuée sur l’ensemble du territoire et représente donc un environnement exceptionnel pour la conservation de l’espèce. Cependant, la conversion d’habitat naturel de l’éléphant pour l’utilisation par l’homme a conduit à l’augmentation des interactions entre l’homme et l’animal entrainant des conflits (destruction des cultures par les éléphants et contacts plus fréquents avec l’homme avec parfois des conséquences fatales). Ces conflits ont pour conséquence une baisse de la tolérance des populations locales face aux éléphants et réduisent leur volonté de protéger son habitat. Cela peut même parfois conduire à des représailles de la part des populations locales (braconnage, empoisonnement…). Ils représentent aujourd’hui une très forte menace pour la survie de l’espèce.
Le projet
L’association Flora and Fauna International (FFI) travaille depuis plusieurs années dans la province d’Aceh sur l’île de Sumatra pour la protection de la forêt vierge et de la biodiversité qu’elle contient. Une partie de son travail porte sur les conflits avec les éléphants : des « conservation response unit » (CRU) ont été mises en place aux endroits où les conflits apparaissent le plus fréquemment. Ces unités utilisent des éléphants domestiqués, autrefois maltraités, ainsi que leurs dresseurs pour des interventions directes sur le terrain pour la protection de l’environnement. Les CRUs ont quatre objectifs principaux :
- Atténuer les conflits hommes-éléphants
- Réduire les activités illégales dans les habitats principaux des éléphants à travers des patrouilles et un suivi sur le terrain
- Augmenter la connaissance des populations locales sur l’importance de la protection des éléphants et de leur habitat
- Etablir une offre écotouristique gérée par les populations locales afin d’assurer le financement des CRU dans le temps
A travers ce lien, les éléphants peuvent être perçus comme une ressource importante et comme pouvant apporter des éléments favorables à la communauté. Ce projet a donc pour but la conservation des éléphants sauvages et de leur habitat en proposant des solutions pour atténuer le conflit et créer des emplois pour la population locale. Les résultats obtenus seraient donc positifs pour ces deux acteurs du conflit.
FFI est encore aujourd’hui responsable de la gestion de deux unités CRU dans la province d’Aceh situées à Sampoiniet et Mane où l’offre écotouristique reste aujourd’hui à mettre en place. C’est dans ce contexte que j’interviens. Mon travail avec FFI aura pour mission principale la mise en place d’un plan stratégique pour le développement d’une offre écotouristique. Au cours des six prochains mois, je serai donc en charge d’analyser l’offre écotouristique existante afin de l’améliorer, principalement en augmentant la capacité des gardes, des guides locaux, des dresseurs d’éléphants et des agences de tourisme local à répondre aux attentes des touristes internationaux.